Chères adhérentes, chers adhérents, chers collègues,
Ne vous méprenez pas, surtout pas, il ne saurait être question pour cet édito de novembre de douter ou de remettre en cause un principe de nos libertés fondamentales, celui de la liberté d’expression. Néanmoins reconnaissons parfois que la sémantique de l’expression politique pourrait constituer un début de tentation.
Prenons au hasard un ministre de l’Économie… démissionnaire de ses fonctions qui, après 7 années aux manettes de Bercy, nous laisse, on peut bien se le dire… un désastre budgétaire entrainant un projet de loi finances présageant d’un rasage en règle pour tous dès 2025. Pour autant, attention à ne pas juger trop vite, je vous connais. Sans doute avez-vous mal compris le message initial consistant à « revivifier l’impact budgétaire en explorant avec détermination des pistes résolument engagées par le courage de la volonté d’un effort prioritaire conforté d’une valorisation incontestable et sans concession des caractères spécifiques de notre appareil de production afin de favoriser les choix de bon sens dans une perspective de long terme ».
Tout bien réfléchi, en fait si, vous aviez bien compris, c’est sans doute qu’on vous l’avait mal expliqué dès le départ. Ne riez pas, ne vous moquez pas de ces formules auxquelles vous êtes et nous sommes, hélas tous habitués, au risque de trébucher sur une forme de discrimination qu’on appelle la « Glottophobie ». Cette stigmatisation linguistique qui consiste à exclure celles et ceux selon leur appropriation de la langue qui s’éloigne des normes. Quand cela relève d’un complexe de supériorité visible et caractérisé de l’auteur, ou de l’autosatisfaction comme dans le cas présent, vous disposez d’une petite tolérance à devenir pour un court instant « Glottophobe ». N’en abusez pas.
Pour en revenir à notre ex sémillant ministre de l’Économie, le voilà transféré vers d’autres cieux, ceux de l’enseignement…prof d’économie… en Suisse. Si si !! Parait même que 17 de ses étudiants seraient en interdit bancaire après seulement quelques semaines de cours. A vérifier. Imaginez une telle sommité en économie à la tête de l’équipe helvète de foot, développant une stratégie toute personnelle, celle dite du 4-4-2 version ‘Optimisation budgétaire’ : une aile gauche totalement dégarnie, un gardien complètement excentré à droite et une règle du hors-jeu entièrement revisitée. Non, décidemment, la Suisse n’a pas vocation à accueillir toute la misère économique du monde.
Laurent TINTIGNAC – Secrétariat général de l’UNSA-Défense