Chères adhérentes, chers adhérents, chers collègues,
Si le morphologiste essaie d’abord d’identifier les causes et les facteurs qui font l’ensemble des caractères observables chez les organismes vivants, le physionomiste, lui, possède une capacité innée, instinctive, interprétant ce que lui renvoie son cerveau. Parait même que cette capacité humaine à reconnaître et interpréter l’expression de tel ou tel visage est de l’ordre de trois dixièmes de secondes. Vous ne soupçonniez pas de telles capacités aux interactions sociales, et pourtant… instinctivement nous savons analyser bien des expressions. Il faut bien avouer que le monde politique et celui des réseaux sociaux auront fortement accéléré ce processus de l’évolution de l’espèce humaine en général et des agents publics en particulier. Des propos et des attitudes visuelles, faciales, toujours plus démagogiques, qui font de nous des physionomistes en puissance. Aucune expression ne pourra plus vous être étrangère et vous saurez, j’en suis sûr, déceler à la maille la plus fine, chacune d’elles…jugez plutôt.
Peut-être entamer le sujet par la pilosité… ne riez pas dans votre barbe à l’écoute de quelques raccourcis et poncifs faciles tirés par les cheveux (les fonctionnaires, leurs salaires et pensions de retraite mirobolants par ex…) susceptibles de faire dresser les vôtres, de cheveux, sur la tête. Ce à quoi vous préférez garder bouche cousue, même s’il ne tient parfois qu’à un seul (cheveu bien sûr, vous avez compris le principe), votre envie de répondre en vous armant jusqu’aux dents, mais vous êtes plus fort que ça et assumez de « front » de réfreiner cette envie irrépressible, préférant vous mordre la langue quand bien même vous n’avez pas l’habitude de l’avoir dans la poche. Pas même un mot du bout des lèvres. Vous n’êtes pas non plus du style à vous mettre le doigt dans l’œil en vous laissant mener par le bout du nez par des propos démagogiques, sans queue ni tête en fait, qui vous cassent les oreilles mais dont vous savez au bout du bout que la facture repose sur toujours les mêmes et que cela nous coûtera les yeux de la tête. Pourquoi croyez-vous que l’expression « Mon œil » a été inventée ? Il est alors important d’avoir toute sa tête et utile parfois d’être un peu dur de la feuille, voire faire la sourde oreille. C’est utile et salvateur quelquefois.
Rassurez-vous, à l’UNSA, nous goûtons peu la poudre aux yeux et avec vous, pour vous, nous prenons le mors… aux dents… bien sûr 😉
Laurent TINTIGNAC – Secrétaire général de l’UNSA-Défense